Lors de ma permanence de vendredi, un étudiant est venu me voir en me disant qu'il "avait un problème" avec mon cours. Je lui ai dit que ce n'était pas étonnant dans la mesure où nous avons vu qu'on pouvait intentionnaliser le cours lui-même et se le représenter comme "être menaçant" ou "déstabilisant" voire angoissant. L'étudiant s'est trouvé dans la condition d'un belge entendant parler chinois. Cet exemple est très parlant parce que, effectivement, au-delà des contenus, ce cours est aussi un mode de pensée que je tente de communiquer. Une sorte de nouvelle langue à apprendre.

Si vous rencontrer un problème de compréhension à l'audition et/ou à la lecture, n'hésitez pas à me le dire et essayez d'objectiver ce que vous ne comprenez pas, en évitant le tout ou rien, simpliste, commode et défensif. Ce cours est difficile et exigeant. Vous pouvez aussi utiliser le forum ou les permanences, comme l'intercours ou même m'interrompre pendant le cours (pour le clinicien, il n'existe pas de questions idiotes, seules les réponses le sont parfois).

Bien à vous,

C.A.

C'est vraiment une bonne idée de faire ce forum de questions-réponses parce que moi, en tant que luxembourgeoise, j'ai parfois des difficultés à bien suivre ce cours, surtout au niveau des différents concepts qui sont expliqués dans un français qui est parfois trop "compliqué" pour ma part. Bien évidemment nous sommes à l'université et nous devons nous habituer à ce jargon, mais j'ai encore parfois des difficultés à bien le comprendre.
Au début je ne voyais pas trop comment "transposer" ces concepts dans la pratique, mais je dois dire que le cours de la dernière fois (vendredi 09/11) m'a bien plu en ce sens que vous avez donné beaucoup d'exemples pour expliquer les concepts et ces exemples ont rendu la matière beaucoup plus claire et compréhensible (pour moi en tout cas). Je me souhaite donc qu'on continue dans ce sens (si possible). Voilà, je me suis osée de faire une critique constructive mais je ne cherche pas qu’à projeter la responsabilité sur autrui, mais je vois aussi ma (grande) part de responsabilité.

Il s'agit effectivement d'un cours de théories cliniques, le début suppose une mise en place conceptuelle où ce sont les termes des différents auteurs que je cite (vous pouvez d'ailleurs les lire vous-même dans le texte). Le début est abstrait et constitue un passage obligé, vous allez voir progressivement où je veux en venir (vous le verrez encore mieux lorsqu'on abordera le cours de psychopathologie se situant dans la ligne de Théories criminologiques cliniques).

Je suis de ceux qui pensent qu'on doit éviter de simplifier l'accès à des textes difficiles (en les vulgarisant) car ils sont formateurs d'une pensée. Pas de théories "fast food" chez moi prêtes à la consommation... Il faudra se confronter à la difficulté d'une langue (et d'une langue à chaque fois singulière puisqu'elle appartient à l'auteur) car, à l'université, on forme non des consommateurs mais des penseurs, et la pensée est chose complexe.

Apprendre la langue de l'autre qui vous est toujours étrangère en quelque sorte (même si vous avez la même langue maternelle), est l'essence de la démarche clinique.

Merci pour votre critique constructive et votre engagement dans celle-ci.

C.A.