Bonsoir,
Dans votre cours vous abordez les tendances d’infantilisation et de victimisation. Vous faites aussi référence à Pascal Bruckner dans son ouvrage « la tentation de l’innocence ».
Si j’ai bien compris, selon Bruckner, ces tendances découleraient de la société individualiste et de consommation et aussi d’une surprotection durant l’enfance …
J’ai envie de dire que P. Bruckner charme beaucoup dans l’assurance de ses idées, qu’il fascine dans sa position de provocateur et que de tels écrits pourraient même être dangereux dans la mesure où ils pourraient être mal interprétés par des personnes en manque de certitudes. Cependant, je ne dis pas que ce qu’il dit est faux, loin de là ! Mais j’ai l’impression qu’il transmet une fausse image de cette « victime à répétition ». A travers son livre je ressens une hostilité envers elle, mon impression est qu’il présente cette victime comme un individu hypocrite, manipulateur et calculateur découlant d’une société pourrie...
Je crois que certaines personnes se retrouvent bloquées dans cette position de victime sans pour autant être tout cela ou exiger que tout leur soit du. Leur souffrance est réelle et je ne doute pas de l'existence d'un processus d'évitement de leurs responsabilités mais je pense qu’il est important de spécifier que tout ce processus serait inconscient et que la thérapie servirait justement à leur faire prendre conscience de ces processus et de tenter de les briser.
Aussi, je ne comprends pas très bien ce qu’il veut dire en disant que « l’infantilisation se recoupe parfois avec la victimisation sans s’y confondre » (je suis un peu néerlandophone
) Je voudrai être sûre qu’il ne dit pas qu’une personne ne peut pas présenter les deux tendances à la fois. Dans ce cas, je ne serai pas d’accord sur ce point là. Ces deux tendances pourraient même très facilement coexister.
Ce que je reprocherai à Bruckner c’est qu’il introduit dans son discours de la morale.
Mais qui est-on pour dire qui mérite ou pas d’être réconforter ? Que la souffrance d’untel est justifié et d’x injustifié ? Que les « vraies » victimes ne demandent qu’à être des humains ? Que sait-on au juste des demandes et attentes de ces « vraies » victimes ? Qu’est ce qu’est une « vraie victime » d’abord ? Ces questions me semblent d’une certaine manière absurde (Car il n’existe pas de réponse fixe) ou dangereuse (Car les réponses entraineraient une stigmatisation).
Voici donc ma question :
Comment réussir à reconnaitre (au sens large) la souffrance de l’autre tout en l’aidant à sortir de cette position systématique de « victime » ?Je voudrai aussi savoir votre cours du second semestre sera aussi donné le vendredi. Le vendredi étant le seul jour où je ne peux pas assister aux cours à cause d’une formation, justement, en victimologie.
J'espère ne pas trop prendre de votre temps et vous remercie d'avance pour votre réponse.
Marie.